Laboratoire Participatif d'Organisation et de Créativité pour les Micro - business.C'est une plateforme participative de réflexion et d’échanges, sur le rôle que devrait jouer les micro-business dans une économie en développement. On s’intéresse à la définition d’une nouvelle stratégie d’organisation et de créativité qui devrait contribuer au renforcement des micro-business.
On fait de la prospective aux micros business des pays en développement, qui inclut les unités de production informelles
Personne n’a choisi de faire perdurer la crise actuelle, mais c’est peut-être l’occasion de réviser nos orientations économiques, et de faire en sorte que cette transition devienne un tournant pour le pilotage de notre devenir économique.
En effet, la situation actuelle, marquée par la suspension de toutes les aides et l’arrêt des octrois de crédits, peut s’avérer propice à la révision de notre stratégie économique et financière, qui jusqu’ici a été bridée par les accords cadre avec les institutions de Bretton Woods et les principaux bilatéraux.
D’un côté, on reconnaît que l’économie vit sous perfusion avec plus de 70% d’aides extérieures dans le financement de notre budget, de l’autre, on doit reconnaître que, sans vouloir être cynique, la cure d’amaigrissement forcée que nous vivons depuis vingt mois, a obligé bon nombre d’entreprises et de ménages à rationaliser et à mieux gérer leurs priorités. Tout ceci pour dire qu’à l’instar de certains courants d’idées actuels, il est temps de penser autrement que par les aides extérieures, surtout si on regarde l’avenir.
L’Etat doit pouvoir assurer l’extension et l’entretien de ses infrastructures (routes, aéroports, ports, chemins de fer, axes fluviaux, …), ainsi que l’exercice de ses prestations de base (santé, éducation, sécurité), autant de préalables mais conditions sine qua non au développement et à la croissance.
Jusqu’ici, nous avons essentiellement compté sur les aides, mais il est temps, d’explorer d’autres approches, en plus des aides, et de faire appel aux capitaux des marchés internationaux, et aux crédits des nouvelles puissances émergentes (Chine, Inde et Brésil), voire aux financements privés comme les fonds mutuels ou autres fonds spéculatifs.
La logique et les conditions d’accès à ces financements sont aisées à comprendre mais plus difficiles à acquérir que pour les aides : le principe en est que les dépenses publiques financées doivent accompagner des activités qui elles mêmes doivent être productrices de richesses. L’objet financé doit permettre ultérieurement le remboursement de son financement.
Une approche pour notre pays serait par exemple de créer des pôles de développement ou de production, autour de ressources exploitables (minières, surfaces agricoles, sites touristiques,…), dont le pilotage serait confié à des groupes privés, en partenariat avec l’Etat. Les pôles doivent prendre en charge dans leur business plan le financement des infrastructures publiques de leur zone d’exploitation, dont le remboursement des crédits utilisés. Suivant les spécificités et les contraintes des business plan, l’Etat peut envisager des mesures d’accompagnement fiscal ou douanier.
Dans ce cadre, les zones de migration sociale, avec leur concentration d’unités de santé, d’éducation et de sécurité, doivent progressivement s’inscrire dans ce principe de logique économique pour demeurer viables et pérennes. On a même remarqué dans certains pays que l’exode rural est géré et planifié comme tous phénomènes économiques.
Dans cette approche de révision des sources de financement, répondant à un courant d’idées actuellement reconnues, il faudrait se fixer un objectif de renoncer aux aides financières dans un délai de 5 à 10 ans.
Il est difficile de penser qu’un marché intérieur, dont plus de 40% de la population sont des jeunes, dont le revenu des ménages suffit à peine aux besoins de subsistance, où les activités de rentes sont les plus prisées, …, puisse prétendre générer des capacités d’investissements locaux, et attirer les investissements directs étrangers. Et cependant, à moins de vouloir mettre en place un développement à deux vitesses, l’une pour la population locale, et l’autre, pour les immigrants, il faudrait absolument développer le marché intérieur.
La meilleure stratégie est de renforcer le tissu des micro-business, constitué des micros entreprises, des PME – PMI et des unités de production informelles que les acteurs soient nationaux ou étrangers. Faut –il rappeler que dans une économie aussi florissante que celle du Canada, plus de 80% des unités de production ont moins de dix effectifs.
Le secteur dit informel (sans les activités souterraines et répréhensibles bien entendu) est dans les pays africains, passé du stade « résiduel », (sanctuaire des laissés pour compte de l’économie libérale), au stade « incontournable » (à prendre en compte dans tout plan sérieux de développement), pour parvenir au stade de « moteur de la croissance » (voir le modèle du Sénégal).
Faut –il oublier, que plus d’un ménage sur six dans la ville d’Antananarivo exerce des activités de production informelles pour faire l’appoint à ses revenus, afin de subsister.
Le secteur informel est l’une des solutions de demain, lorsque la globalisation aura inondé les grandes entreprises de cadres immigrants, immédiatement opérationnels, et de moins en moins coûteux, et quand les produits importés auront mis sur la touche les dernières unités manufacturières nationales.
Il est temps pour nous de nous en préoccuper et de nous en occuper